Avion Blériot XI de l'escadrille n° 3. L'avion est arrivé en remorque et a été assemblé sur place.
Grandes manœuvre du 9 au 18 septembre 1912,
le parti ouest ou le camp bleu à Voultegon
le parti ouest ou le camp bleu à Voultegon
Toutes les images présentées ici ont étés prises à Voultegon pendant les grandes manœuvres du sud-ouest de l’armée Française du 9 au 18 septembre 1912
Les grandes manoeuvres de l'armée de 1912 se déroulent au sud de la Loire, en Touraine et dans le Poitou. Mettant au prise 110.000 hommes, elles opposent deux armées commandées par les généraux Marion et Galliéni. Le scénario met aux prises deux armées éparpillées qui doivent se regrouper avant d'attaquer leurs adversaires, si possible avant que sa concentration ne soit achevée. Ces manoeuvres ont pour caractéristiques de mettre en ligne, pour la première fois, une division d'infanterie exclusivement composée de réservistes. Elle concrétisent ensuite l'emploi étendu de l'aviation, puisque un grand nombre d'avions sera employé dans les deux armées.
Du 9 au 18 septembre 1912, soixante-douze avions militaires et de modèles supérieurs à ceux de l'an dernier, vont participer aux manoeuvres du Poitou, plus particulièrement sur le territoire du 20ème corps d'armée dont le quartier général était situé à Tours. Pour la première fois vont être mises en ligne les cinq premières escadrilles françaises. Il s’agit d’escadrilles constituées et numérotées de 1 à 5. Elles sont complétées par d’autres escadrilles "de circonstance" et des escadrilles de réserve. Elles se répartissent ainsi :
L’armée bleue dont le siège de l’aéronautique est à Voultegon, dans les Deux-Sèvres :
Directeur du service de l’aviation : lieutenant-colonel Bouttieaux.
Parc d’aviation d’armée : capitaine Gaston Ludmann,
Parc de ravitaillement : capitaine Jailler.
L’escadrille n° 1 (future HF1) dotée de six Henri-Farman 16, venue de Châlons. Il y avait notamment les Henri-Farman numéros 57, 58, 59 et 64.
L’escadrille n° 2 (future MF2), avec six Maurice-Farman modèle 1912, arrivée de Buc, en région parisienne, commandée par le capitaine Michaud. Le Maurice-Farman du lieutenant Mauger-Devarennes, baptisé «La Mouette», emportait un poste de TSF.
L’escadrille n° 3 (future BL 3) avec six Blériot XI, de Pau. L’escadrille n°3 future BL3 donnera naissance à la N 3 des "Cigognes" de Brocard et Guynemer.
L’escadrille A qui aligne trois Borel et trois Blériot XI
Le jeudi 12, le n° 216 de l’armée bleue (sans doute un Blériot XI-2) a capoté à Nirey, à 3 km de Loudun. L’appareil est peu endommagé, l’observateur légèrement blessé à la main.
Soit un total de 24 avions :
9 x Blériot XI
6 x Henri-Farman HF 16
6 x Maurice-Farman MF 7 modèle 1912
3 x Borel-Morane
Le lieutenant-colonel Bouttieaux, directeur du service de l’aviation de l'armée bleue
Avion Borel de l'escadrille A sur le terrain de Voultegon
Avion Henri Farman HF 16 de l'escadrille 1 (future HF 1)
Le 17 septembre 1912, avions Maurice Farman MF 7 et voiture atelier
Le 10 septembre 1912, le Ltt Bellemois part en mission de reconnaissance à bord de son Blériot XI
Les aviateurs Lareinty-Tholozan et Feierstein près de leurs Blériot
Remorque pour transporter les avions jusqu'aux parcs aéronautiques où ils seront assemblés par les monteurs avions.
Construction des magasins généraux de l'aviation. On aperçoit l'amarture du hangar démontable.
Camion atelier, escadrille HF 1.
10 septembre 1912.
Camion atelier pour équipements radio TSF
10 septembre 1912.
Camion atelier de marque Delahaye.
10 septembre 1912.
Trois camions atelier mis en oeuvre lors des grandes manoeuvres du Poitou de 1912. Ces véhicules permettaient à la mécanique d'être autonome et de pouvoir réaliser toutes les opérations de maintenance et de réparations sur le terrain.
Un camion est identifiable grâce au cartouche placé sur le coté avant gauche. Par exemple "Aviation militaire - escadrille n° 1 - Camion atelier" donc affecté à l'escadrille HF 1 de l'armée bleue.
Escadrille n°1 dirigée par le capitaine Schneegans
- Lieutenant Challe avec le capitaine Mittelhauser,
- Bousquet,
- Pierra avec le lieutenant Joseph Tulasne,
- Vigne,
- Sergent Octave Benoist avec le sapeur Duclos ;
- Sapeur Seguin avec le capitaine Henry
Escadrille n° 2 commandée par le capitaine Michaud
- Lieutenants Mauger-Devarennes avec le lieutenant Baudoin,
- Noë avec le capitaine d’Alozier,
- Vitrat avec le sapeur Lebreton,
- Nicaud,
- Sergent Pierre de Seyssel avec le sapeur Boyer,
- Hurard.
Pilote de complément : Jules de Lareinty-Tholozan.
Escadrille n° 3 dirigée par le capitaine Bellenger
- Lieutenant Jacquet,
- Lieutenant de Sylvestre,
- Lieutenant Letort,
- Lieutenant Boucher ;
- Maréchal des logis Feierstein,
- Maréchal des logis Pequet.
Pilotes de complément : capitaine de Rose et Deneau.
Escadrille A commandée par le capitaine Casse
- Capitaine Faure,
- Lieutenant de Vergnette,
- Lieutenant Garnier,
- Lieutenant Ronin,
- Lieutenant Massol,
- Lieutenant Georges Bellemois.
Pilotes de complément : capitaine Honoré de Lareinty-Tholozan ; sapeur Chambenois - capitaine Marc Doussaud.
Camp d'aviation avec le Grand Duc - 1912
Grandes manoeuvres militaires de 1912, camp d'aviation
Grandes manoeuvres militaires de 1912, camp d'aviation
Grandes manoeuvres militaires de 1912, camp d'aviation
Grandes manoeuvres militaires de 1912, camp d'aviation
Grandes manoeuvres militaires de 1912, camp d'aviation
Grandes manoeuvres militaires de 1912. Le Grand Duc dans un camp d'aviation.
Grandes manoeuvres militaires de 1912. Camp d'aviation avec le Grand Duc
Grandes manoeuvres militaires. Camp d'aviation. Un général russe. Le Grand Duc, 1912.
Grandes manoeuvres militaires de 1912. Camp d'aviation avec le Grand Duc
archives-deux-sevres-vienne.fr
Le Dirigeable Dupuy-de-Lôme et son hangar
Le Dupuy-de-Lôme, est un dirigeable militaire français construit en 1912
Il est nommé en référence à Henri Dupuy de Lôme, un ingénieur militaire qui s'est intéressé aux dirigeables en 1872 (l'aérostat dirigeable Dupuy de Lôme). Quatrième dirigeable de la marque, son nom d'origine était le Clément-Bayard no 4.
Il est construit aux établissement CLEMENT-BAYARD en tissu HUTCHINSON avec un volume de 9.000 m3. Long de 89 m pour 13,22 de large, il a une capacité d'emport de 4.000 Kg. Il est équipé de 2 moteurs de 125 HP, ayant chacun 2 hélices latérales de 6 mètres de diamètre. 9 hommes composent l'équipage. La nacelle et les moteurs (des quatre cylindres de 120 ch) sont fabriqués par les ateliers Clément-Bayard, tandis que l'assemblage final, avec gonflement de l'enveloppe à l'hydrogène, se fait à Lamotte-Breuil (dans l'Oise).
Son premier vol a lieu à Lamotte-Breuil le 1er mai 1912. Livré à l'armée, il est confié au génie ; le 20 mai il bat le record d'altitude avec 2 943 m ; il participe à la revue du 14 Juillet à l'hippodrome de Longchamp.Le 31 août 1912, le dirigeable est abimé lors de son départ de La Motte-Breuil, le vent l'ayant envoyé sur les piques plantées sur le terrain du voisin.
En septembre 1912, il est aux grandes manoeuvres de l'Ouest, où il expérimente le vol de nuit à partir du hangar de Voultegon. L'armée le qualifie de « croiseur », tandis que les modèles plus petits sont appelés « éclaireurs ».
Infanterie, artillerie, plus de 110 000 soldats
On imagine mal, à plus d’un siècle de distance, ce que représentaient les grandes manoeuvres.
Plus de 110.000 soldats y participaient sans oublier les réservistes.
Photos extraites de Gallica : affichage des images en haute définition.
Une colonne d’infanterie à Airvault
Les grandes manoeuvres, vue générale des troupes
Une colonne d’infanterie en marche
Halte d’infanterie
Une colonne d’infanterie en marche
L’intendance
Photos extraites de Gallica : affichage des images en haute définition.
Parc automobile
Voitures ateliers
La soupe
Réquisition de bestiaux par les soldats
Réquisition de bestiaux par les soldats
Service de l’intendance
Grandes manoeuvres, 1912
Grandes manoeuvres, 1912
Chenard et Walcker en Touraine - Grandes manoeuvres, 1912
L’état major et les invités
Participaient également le chef d’état-major, le général Joffre mais aussi le président de la République, venu faire la tournée des bivouacs en Touraine ; l’oncle du tsar, le grand-duc Nicolas et plusieurs officiers de son entourage ; la grande-duchesse de Mecklembourg-Schwerin, belle-mère du Komprinz allemand, etc
Photos Gallica / bnf : images en haute définition.
L’état major :
Photos extraites de Gallica : affichage des images en haute définition.
Un groupe d'officiers supérieurs en pleine discussion
Le général Gallieni et le général Sordet
Le général Gallieni et le général Sordet
Général Sordet et un groupe d'officiers
Généraux Joffre, Sordet et de Castelnau
Généraux Joffre, Sordet et de Castelnau
Les invités :
Photos extraites de Gallica : affichage des images en haute définition.
Le grand duc Nicolas de Russie se rendant en automobile sur le terrain des manoeuvres
Le grand duc Nicolas de Russie se rendant en automobile sur le terrain des manoeuvres
Le grand duc Nicolas de Russie, oncle du tsar Nicolas II
Officier Japonais
Officier Russe, baron général Kaulbars
Officier Bulgare
Officier Chilien
Officier Allemand
Officier Danois, général Tuxen
Officier étranger
Officiers étrangers
Officiers étrangers
Visite sur le terrain des opérations de M. Millerand, ministre de la guerre
Visite sur le terrain des opérations de M. Millerand, ministre de la guerre
Apres les manœuvres, le général Joffre adresse aux troupes les éloges qu'elles méritent :
L'Ile-Bouchard, 18 septembre.
Dans tous les corps, qui ont pris part aux grandes manœuvres, a été lu, aujourd'hui, l'ordre général suivant du général Joffre, directeur des manoeuvres
Au moment où prennent fin les manoeuvres de l'Ouest, le général de division, chef d'état-major de l'armée, est heureux d'adresser aux troupes qui ont été sous sa direction l'expression de sa plus entière satisfaction.
Dans la solution des problèmes variés que comportait la conduite des opérations, le haut commandement et les états-majors ont fait preuve des plus solides qualités de sagacité, de savoir et d'activité.
L'instruction tactique des formations actives et des formations de réserve est nettement apparue comme de plus en plus appropriée aux nécessités de la guerre moderne. Les situations exceptionnelles, volontairement imposées aux partis en présence, ont exigé des marches particulièrement prolongées de jour et de nuit. Les troupes y ont montré une aptitude à la marche et une endurance à la fatigue tout à fait remarquables. Elles ont manifesté une ardeur, un entrain et un esprit de discipline sans défaillances. Elles ont d'ailleurs été soutenues dans cette épreuve par la constante sollicitude des chefs, aussi bien que par le fonctionnement méthodique et régulier de tous les services des deux armées.
Enfin, l'incomparable audace de nos aviateurs et de nos aérostiers a permis de mesurer les nouveaux et très précieux services que l'on peut attendre de leur vaillance dans le cadre d'une organisation militaire rationnellement ordonnée. Le général-directeur est convaincu que les manœuvres qui viennent de se dérouler dans l'Ouest seront pour tous, en même temps qu'une source de féconds enseignements, un nouveau et puissant motif de confiance dans l'avenir.
Le général de division, chef d'état-major général de l'armée, directeur des manœuvres,
J. Joffre.
Itinéraire
Camp d’aviation de Voultegon (regroupement en contre-bas au pont Roman)
Halle et Abbaye Saint-Pierre d'Airvault (halte devant la halle ou plus haut devant l’abbaye)
Abbaye Saint-Jouin de Marnes
Rues de Moncontour
Camp d’aviation de Voultegon (regroupement en contre-bas au pont Roman)
Voultegon. Une escadrille sur le terrain de Voultegon
(Gallica)
Chiché. Grandes manœuvres du Poitou (1912). Atterrissage d'un aéroplane.
(https://archives-deux-sevres-vienne.fr/)
Airvault. Grandes manœuvres (1912).
(Gallica / Agence Meurisse)
Moncontour. Grandes manoeuvres militaires, 1912. Escorte du Grand Duc
(archives-deux-sevres-vienne.fr)
Voultegon. Avion Borel de l'escadrille A sur le terrain de Voultegon
(Gallica)
Distance à parcourir : 94 km (*)
Des premiers avions Maurice ou Henri Farman au Blériot XI, en passant par l'aérostat dirigeable Dupuy de Lôme, plus d'une douzaine de ses aéronefs seraient à proximité immédiate ? A un peu plus d'un siècle d'écart, oui.
Pour les grandes manœuvres de l'ouest en 1912, le camp "bleu" de ce qui allait devenir l'armée de l'air française était basé à Voultegon.
On n'invitera ni l’oncle du tsar, le grand-duc Nicolas, ni le général Gallieni, ni le ministre Millerand, d'ailleurs le général Joffre ne viendra pas non plus.
Les dernières traces matérielles sous forme de balises en pierre ont disparu depuis quelques années après avoir étés parfois déplacées, parfois plusieurs fois par les riverains.
Il en reste quelques images : https://tuar.fr/itineraires/voultegon
En bas de page, l'esquisse d'un itinéraire d'une petite balade de moins de 100 km de petites routes.
L’essentiel des ressources provient des sites Gallica : https://gallica.bnf.fr/ et France Archives : https://francearchives.fr/